Point PG après débat Hollande - Sarkozy
Le Point.fr - Publié le 03/05/2012 à 07:06
Le président du Front de gauche revient sur la prestation des deux candidats lors du débat d'entre-deux-tours de la présidentielle.
Jean-Luc Mélenchon ne se voyait pas faire "une déclaration". Il s'est assis sur un tabouret en se mêlant aux militants et aux journalistes présents à l'Usine, le QG du Front de gauche situé dans le quartier des Lilas (20e), pour faire des commentaires informels, au coeur desquels se sont mélangés un hommage à François Hollande et aux militants de gauche, des salves contre Nicolas Sarkozy et des tirs nourris contre le Front national. Morceaux choisis.
"Mon sujet, ce soir, c'est Sarkozy"
"Il a été assez facile à boxer ce soir. Hollande l'a plié en quatre." Et comme en aparté, avec un sourire entendu : "J'aurais aimé le faire, et même le plier en cinq."
"Sarkozy s'est pris les pieds dans le tapis, il trépignait, il s'agitait, il était tout en vibrations... il a rabâché des fragments de discours de campagne sans finir ses phrases, en se trompant sur les chiffres. Sur l'immigration, il a été pitoyable, confondant immigration légale et immigration illégale, avec des arguments de fin de banquet..."
"Il n'y a pas eu de match, Sarkozy n'était pas au niveau du combat. Pas de K.-O. mais aux points, Hollande a gagné. J'attendais de Hollande qu'il soit capable de ne pas marcher à reculons. Il est resté sur ses positions, il l'a fait, c'est bien. Faut pas reculer... Après, je ne vais pas vous dire que je suis d'accord avec François Hollande... Parfois c'est le cas, parfois ce n'est pas le cas..."
"Je pense que François Hollande est bien parti pour avoir un beau résultat dimanche et qu'on atteigne notre objectif : sortir Sarkozy !"
"Hollande utilise certains de mes arguments"
"Il n'est même pas dit qu'on lui dise merci... D'habitude, par courtoisie, on dit merci... Là, bon... on bat quand même des records. On n'a jamais vu un candidat faire quinze jours de propagande haineuse pour opposer les Français les uns aux autres... Sur ce plan, j'ai retrouvé dans le discours de François Hollande des arguments que j'ai utilisés, donc j'en suis très content."
"On n'a pas parlé d'écologie"
"Le débat n'était pas merveilleux en tout point. C'était un débat très vieux monde, rien à propos du monde nouveau ! On n'a pas parlé d'écologie, seulement du nombre de réacteurs... c'est une entrée assez pauvre ! Aucun grand projet pour la France..."
"Le Front national reste l'ennemi"
"Le Front national reste l'ennemi. Nicolas Sarkozy a rendu un très mauvais service à la droite en l'extrémisant comme il l'a fait : si, un jour, quelqu'un veut remettre la droite sur d'autres rails, il aura beaucoup de mal à y parvenir puisqu'à mesure que les jours passent et qu'on arrive à étudier département par département, ville par ville, on s'aperçoit que les progrès du Front national ont été faits sur la substance de l'UMP... Le mal a donc gagné en profondeur, que Marine Le Pen incarne, cristallise... Ça reste pour nous la cible et le travail d'éducation populaire, et on y arrive petit à petit. Partout où on noue des contacts humains, un dialogue, où les organisations politiques vivent et proposent autre chose que la télévision, on obtient de très, très bons résultats."